Un pseudonyme pour transcender son passé
Le choix de ce pseudonyme ne peut être dissocié des étapes décisives de la vie de Kery James. Avant de porter ce nom, il était encore Alix Mathurin, évoluant dans le premier collectif de rap français qui l’a révélé : Ideal J. En ce temps-là, il se faisait appeler Daddy Kery, un nom typique des débuts du rap français fortement influencé par la culture américaine. Mais au tournant des années 2000, tout bascule. Kery James fait alors le choix de se reconstruire, sur le plan humain et artistique, suite à de multiples épisodes de violences dans son entourage et d’une perte majeure : la mort tragique de Las Montana, son ami et membre d’Ideal J.
Ce moment marque une cassure et une renaissance. Kery laisse tomber le "Daddy" et dédie son énergie à un rap plus introspectif et spirituel, à la fois poétique et politique. En adoptant cette identité de Kery James, il rompt également avec la caricature associée parfois aux débuts du rap : celle d’un jeune homme simplement révolté, en quête de validation. Désormais, c’est un homme de convictions profondes qui s’exprime, conscient que ses mots peuvent bâtir ou déconstruire les imaginaires collectifs.