Le parcours d’un rappeur-passeur : entre héritage et responsabilité
Évoquer Kery James, c’est avant tout évoquer un artiste dont la trajectoire a évolué bien au-delà des frontières du rap conventionnel. Dès ses débuts au sein d’Ideal J, sa plume se distingue par une urgence à dire, à alerter, mais surtout à transmettre. Mais transmettre quoi ? Des expériences, certes, mais aussi – et surtout – des outils de compréhension du monde.
La posture de Kery James n’a jamais été celle du “donneur de leçons” mais bien celle d’un frère, d’un éclaireur, d’un pédagogue au sens le plus noble. Il revendique une “responsabilité morale” envers la jeunesse, issue comme lui de quartiers souvent désertés par les promesses républicaines et les opportunités éducatives. L’éducation, pour lui, dépasse très tôt l’école : elle est semence, répétition, émulation.
C’est dans ce rapport intime à la transmission que s’entrelacent ses influences – de la pensée de Frantz Fanon à celle de Malcolm X, en passant par le parcours de Aimé Césaire – et les valeurs héritées de la famille, terrain d’initiation essentiel pour tous ceux dont les parents, souvent immigrés, ont dû “apprendre à apprendre” dans un contexte hostile (source : France Culture).