Au-delà du studio : ateliers, masterclass et cinéma au service de l’émancipation
La pédagogie de Kery James ne s’arrête pas aux seules rimes. Depuis 2008, il multiplie les interventions scolaires, associatives et même universitaires. En 2012, il crée L’Avenir en commun, une association qui propose des ateliers d’écriture et des bourses d’étude pour les jeunes des quartiers populaires dans l’Essonne : plus de 250 jeunes accompagnés depuis sa création (Le Monde, 2016).
Son engagement prend aussi la forme de masterclass et de débats, notamment avec le Festival La Villette (2016) où il anima une série d’ateliers sur la prise de parole publique – une première dans le paysage hip-hop français. Il a été invité à Sciences Po Paris (2017) pour dialoguer avec les étudiants sur la notion d’égalité, à l’inverse des traditionnels « conférenciers ». À chaque fois, il défend une vision active, horizontale : « La parole peut changer une vie dans n’importe quel camp, n’importe quel quartier ».
Le cinéma, dernière extension de sa pédagogie, prend forme dans le film Banlieusards (2019, Netflix) qu’il co-écrit et co-réalise avec Leïla Sy. Le scénario se focalise sur trois frères, incarnant trois réponses différentes à la condition de banlieusard. Ici, James vise moins à dénoncer qu’à transmettre, rappelant que « le choix, l’effort, la dignité » sont des problématiques universelles. Le succès ? Plus de 2,6 millions de spectateurs la première semaine (Netflix, communiqué 2019).