Les références littéraires et politiques : une identité cultivée
Kery James est un rappeur qui cite des philosophes, des figures politiques et des écrivains. Ce n’est pas un hasard. Ces références participent à son effort constant de replacer son discours dans une profondeur culturelle. Il ne se limite pas au niveau du ressenti ou de la seule dénonciation des injustices : son rap intellectualise, donne des clés de lecture pour comprendre le monde contemporain.
Dans nombre de ses interviews, il fait référence à Aimé Césaire et à son célèbre Discours sur le colonialisme. Un texte qui dénonce avec virulence le colonialisme et le racisme institutionnel : une influence palpable dans les morceaux où Kery James fustige les politiques tournant le dos à certaines populations marginalisées.
Sa plume, parfois comparée à celle d’un poète engagé, trouve son souffle dans une culture littéraire dense, qu’il partage sans détour avec son public. Kery James démontre que le rap, souvent méprisé par les élites, peut être un espace de transmission culturelle et un moyen de creuser des questionnements philosophiques profonds.
Lors de ses concerts ou dans des vidéos sur ses réseaux sociaux, il invite même ses fans à lire davantage : un moyen pour lui d’élargir les esprits et d’encourager l’émancipation individuelle par le savoir. Il défie ainsi l’image stéréotypée du rappeur, clouant le bec à ceux qui dénigrent ce mouvement musical pour son prétendu manque de profondeur.