Ideal J : un emblème du rap hardcore des années 90
Il est impossible de comprendre la rupture d’Ideal J sans revenir sur ce qu'était le groupe dans les années 90. Formé en 1992 à Orly dans le Val-de-Marne, Ideal J (abréviation de "Ideal Junior") illustre à lui seul l’essor du rap hardcore français, un genre qui cherche à refléter avec authenticité les réalités du quotidien dans les banlieues françaises. Aux côtés de Bakar, Teddy Corona ou encore Rim’K (avant son départ pour fondre 113), Alix Mathurin, alias Kery James, pose ses premiers textes dans ce collectif à la rage fulgurante.
Le sommet du groupe est atteint avec l'album “Le Combat Continue”, sorti en 1998. Véritable monument du rap français, l'album est une masterclass de textes engagés, sans concession. Entre dénonciation du racisme systémique et plongée dans des récits de vie marqués par les fractures sociales, le projet cristallise ce que beaucoup considèrent comme le “golden age” du rap hardcore. Porté par des titres comme "Hardcore", "Ghetto français" ou encore "Showbizness", l'album propulse Ideal J comme une des formations phares du mouvement.
Mais derrière ce succès retentissant, des tensions et des drames personnels se dessinent alors en coulisses, annonçant la fin imminente d'un chapitre.