Des débuts au cœur du rap hardcore avec Ideal J
Le nom de Kery James reste indissociable de celui d’Ideal J, groupe emblématique des banlieues et du rap français des années 90. En tant que membre du collectif, il fait ses armes dans un style résolument hardcore. L’album « O’riginal MC's sur une mission » (1996) incarne l’énergie brute du boom bap : des beats tranchants, des samples issus du jazz et de la soul, et des textes qui témoignent des réalités sociales des cités.
C’est véritablement avec « Le combat continue » (1998), dernier projet d’Ideal J, que Kery James assoit son rôle de porte-parole d’une génération. Sur cet album, les prods délaissent parfois l’hédonisme de certains standards des années 90 pour embrasser une tension sombre et une basse omniprésente. Le titre « Hardcore » incarne cette radicalité sonore, avec des instrus minimales mais percutantes, capturant toute la rage d’une jeunesse en quête de reconnaissance.
Un tournant marqué par sa reconversion spirituelle
La mort tragique de Las Montana, son ami et membre d’Ideal J, marque un tournant décisif dans la vie et la carrière de Kery James. Son retrait temporaire de la scène musicale coïncide avec une période de réflexion et de recentrage spirituel. Lorsqu’il revient en 2001 avec l’album « Si c’était à refaire », le rappeur dévoile un nouveau visage, où la profondeur des textes s’accompagne d’une exploration plus mélodieuse des productions.
Produit principalement par des beatmakers comme Sulee B Wax ou Geraldo, cet album fusionne des sonorités boom bap avec une touche d’âme introspective, symbolisée par des titres comme « La vie est belle » ou encore « J’rap encore ». Ici, la musique devient un moyen d’introspection, avec des cordes et des instruments acoustiques qui s’invitent doucement dans ses compositions.